Après s'être imposé en Angleterre, le Porter a rapidement conquis les pays voisins avant de se populariser partout dans le monde, s'adaptant aux contraintes territoriales. C'est d'ailleurs une des premières bières à rayonner sur le plan international.
Ainsi, en 1759, un brasseur irlandais, Arthur Guinness, commence à brasser des Ales dans une brasserie de Dublin. Constatant le succès croissant des Porters – jusqu'ici importées d'Angleterre –, il décide de se spécialiser dans ce style.
Les deux Porters brassées par Guinness furent d'abord baptisés X et XX. Plus tard, XX fut renommé « Extra Stout Porter », avant d'abandonner le terme Porter.
Un siècle plus tard, dans les années 1870, le brasseur belge Eugène Rodenbach effectue un stage dans le sud de l'Angleterre pour se perfectionner dans le brassage de Porter.
De retour dans la brasserie familiale, il améliore le procédé de « vinification » de la bière en foudres de chêne avec pour objectif de redonner ses lettres de noblesse à la bière aigre.
Il développe alors un style de bière qui assurera la renommée de la brasserie Rodenbach : la Rouge des Flandres. Celle-ci mature pendant deux ans dans des foudres pouvant atteindre 65 000 litres.
Si le procédé de maturation de cette bière est le même que celui des Porters, elle diffère toutefois par sa méthode de production qui n'utilise pas de malt torréfié.
Exporté partout dans les colonies anglaises, le Porter devint extrêmement populaire en Amérique du Nord, au point de donner un style à part entière : le style American Porter (aussi appelé Robust Porter).
À des milliers de kilomètres de là, le Porter séduit aussi les brasseurs et consommateurs des pays baltes et des pays voisins (notamment la Pologne). Ici aussi, le style d'adapte aux spécificités du terroir, notamment un climat rigoureux, poussant les brasseurs à adopter une fermentation basse. Ces contraintes ont donné naissance au style Baltic Porter.
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