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Pourquoi certaines bières sont si chères ?

Que ce soit en supermarché ou chez le caviste, il est fréquent de constater un écart de prix important entre deux bières similaires.

Qu’est-ce qui se cache derrière le prix d’une bière ? Pourquoi une telle différence de prix entre une bière blonde et une NEIPA ?

Sans parler des bières issues d’expérimentations scientifiques et/ou d’opérations marketing, qui se vendent des milliers d’euros, sans nécessairement offrir une expérience gustative supérieure.

Dans cet article, nous retournons l’étiquette pour comprendre ce qui se cache réellement derrière le prix d’une bière.

De quoi est constitué le prix d’une bière ?

Le prix d’une bière dépend de plusieurs paramètres :

  • la qualité et la quantité des ingrédients utilisés, notamment le malt et le houblon ;
  • le contenant (bouteille ou canette, capsule, carton d’emballage et étiquette) ;
  • les charges fixes du brasseur (loyer, comptable, assurance…) ;
  • les taxes et cotisations (TVA, accise, URSSAF…) ;
  • l’éventuelle marge du distributeur ;
  • les bénéfices de la brasserie.

Dans cette vidéo, Florent, de la chaîne YouTube « Florent de La Brasserie du Houblon d’argent » détaille ce qui se cache derrière le prix d’une bière artisanale produite par sa microbrasserie.

De manière générale, les bières artisanales sont plus coûteuses que les bières industrielles. En effet, leurs coûts de production sont plus élevés et les économies d’échelle limitées.

Le prix d’une bière prend également en compte les pertes occasionnées par le brassage. Dans le cas des NEIPA, cela peut aller jusqu’à 14 % du brassin, en raison de l’absorption du moût par le houblon. Cela limite donc les capacités de production.

Le procédé de fabrication joue aussi un rôle important : une bière vieillie en fût pendant plusieurs mois ou années sera forcément plus onéreuse qu’une bière à fermentation rapide. 

De plus, certains procédés – comme la fermentation spontanée – sont très complexes à maîtriser. Les bières produites avec ces techniques (comme les lambics et les gueuzes) sont rares et donc plus chères que des bières plus faciles à produire.

Certaines bières font également l’objet de spéculation. C’est par exemple le cas de bières d’exception, comme la Cantillon Loerik 1998 ou la Westvleteren 12, qui se vendent à prix d’or aux enchères, sur internet ou en magasin, parfois illégalement.

Enfin, dans certains cas, la présence d’ingrédients rares ou purs (du moins perçus comme tels) fait gonfler le prix. C’est par exemple le cas de l’Antarctic Nail Ale (Nail Brewing) qui contient de la glace d’Antarctique et dont la première bouteille s’est vendue 800 $ aux enchères. Le plus souvent, ce sont surtout des arguments marketing et ces ingrédients n’ont pas de réelle valeur ajoutée gustative.

Certaines bières valent toutefois des prix exorbitants, notamment pour leur dimension historique.

Quatre bières historiques qui valent de l’or

Le web regorge de classements des bières les plus chères du monde. Or, comme l’économie brassicole est en constante évolution, il n’est pas possible d’établir un classement figé.

Nous préférons vous proposer une sélection de quatre bières qui ont contribué – à leur échelle – à la grande histoire de la bière et dont la valeur financière est élevée :

L’Artic Ale de la brasserie Allsopp’s

L’histoire autour de cette bouteille de bière, vendue 503 300 $ en 2007, se joue en deux actes.

Tout commence dans les années 1840-1850 : à cette époque, le canal de Panama n’existe pas encore. De nombreux explorateurs et commerçants cherchent alors à rejoindre l’océan Pacifique plus rapidement et moins dangereusement qu’en passant par le cap Horn ou le détroit de Magellan.

En théorie, la voie la plus « logique » est celle qui traverse l’océan Arctique, mais personne n’a encore réussi à confirmer son existence. En 1845, une expédition anglaise atteint l’archipel du Nunavut (Canada) avant de disparaître. Plusieurs expéditions partent alors à sa recherche, la dernière datant de 1852.

À son bord, pas moins de 540 gallons (environ 2 000 litres) de Burton Ale de la brasserie Samuel Allsopp & Sons. Cette bière sera plus tard connue sous le nom d’Artic Ale.

Elle avait été sélectionnée par l’Amirauté en raison de sa force et de ses qualités nutritives uniques. C’est l’une des bières les plus fortes de la brasserie et le moût avait une telle consistance qu’il ne passait pas dans les robinets et devait être prélevé dans des seaux.

De plus, grâce à la présence de sucres non fermentescibles, elle ne gèle qu’à partir de -41 °C. Elle pouvait également servir de source de nutrition pour les marins. Un vrai pain liquide !

Sa densité initiale était de 1,126 et elle titrait à plus de 9 %. À titre de comparaison, la densité initiale moyenne d’une bière triple d’aujourd’hui est autour de 1,06/1,08.

D’un point de vue organoleptique, l’Artic Ale était décrite de la façon suivante :

  • une couleur brune, avec un goût vineux et de noisettes, évoquant le vieux Madère,
  • une stabilité étonnante, même plusieurs années après avoir été brassée,
  • une faible effervescence, sans être totalement plate.

Sa production s’est arrêtée dans les années 1970.

Le second acte de cette histoire prend place en 2007 quand apparaît sur le site de vente aux enchères eBay une annonce pour une bouteille d’Artic Ale de 1852 parfaitement conservée.

En raison d’une faute de frappe dans le nom (Allsops et non Allsopps), l’annonce passe quasiment inaperçue des collectionneurs et ne se vend « que » 304 $.

L’acheteur, connaissant la valeur réelle de cette bouteille, la remet en vente six mois plus tard, en corrigeant la faute de frappe. 

Cette nouvelle annonce attire plus de 150 enchérisseurs et atteint un prix de vente record de 503 300 $.

La BCR-652

Cette bière est inconnue du grand public et vous ne la trouverez jamais en grande surface ou dans une cave à bière. Pourtant, elle se vend entre 6 300 € et 8 700 € le litre, selon les producteurs.

Elle se nomme BCR-652 et est utilisée par les laboratoires de recherche. En raison de son prix exorbitant, on la retrouve plus souvent conditionnée en ampoules de 10 ml (soit environ deux cuillères à café).

BCR-652 est considérée par les laboratoires comme un standard. Cela signifie que sa composition chimique exacte est garantie par le brasseur (avec un taux d’incertitude de 0,006 % maximum) et n’évolue pas dans le temps. Elle est utilisée comme étalon pour valider la méthodologie employée par les laboratoires et les fabricants afin de déterminer le taux d’alcool dans les bières sans alcool ou à faible teneur en alcool.

Sa teneur en alcool est donc très faible (0,05 % ou 0,5 %) et il est probable que son goût ne soit pas très intéressant.

La Sapporo Space Barley

En 2006, des scientifiques japonais et russes, associés à la brasserie japonaise Sapporo, souhaitent expérimenter la culture d’orge dans l’espace. Pour cela, ils envoient des graines dans la Station spatiale internationale pour qu’elles soient cultivées.

Après cinq mois en orbite, la récolte est revenue sur Terre. Sapporo a alors utilisé cette orge pour brasser une bière : la Sapporo Space Barley, soit littéralement « Sapporo à l’orge de l’espace ».

Lancée en 2009, sa production était limitée à 250 packs de 6 bouteilles, vendus 10 000 ¥ (environ 75 €) chacun. La brasserie avait annoncé reverser les bénéfices à des associations.

D’un point de vue gustatif, rien ne la distingue d’une bière brassée avec de l’orge « terrestre ». En effet, l’orge contient la même quantité de protéines et ses conditions de culture n’ont pas altéré son goût. Son intérêt est donc surtout scientifique.

La Tutankhamun Ale

Au milieu des années 1990, les magasins londoniens Harrods mettent en vente 1 000 bouteilles d’une bière très particulière : c’est la bière qui se rapproche le plus de celles que buvaient les Égyptiens il y a plusieurs millénaires.

Pour produire cette bière historique, il a fallu la coopération unique entre des archéologues et des brasseurs anglais.

L’aventure commence lorsque des archéologues anglais découvrent en Égypte un village d’ouvriers et la brasserie royale de la reine Néfertiti (de -1370 à -1333 avant notre ère).

En analysant des résidus de bière, ils réalisent que le processus de brassage utilisé était plus complexe que ce qu’ils croyaient. Les analyses révèlent en effet un subtil mélange de céréales maltées, probablement de l’orge ou de l’amidonnier (une des plus anciennes variétés de céréale cultivée par l’homme).

Les archéologues en charge de l’étude font alors appel aux brasseurs du groupe Scottish and Newcastle pour tenter de créer une bière « à l’égyptienne ».

Après avoir analysé les caractéristiques de l’eau autour du site de fouille, étudié de nombreux hiéroglyphes et exploré plus de dix chambres de brassage, brasseurs et chercheurs eurent une idée plus précise des processus de fabrication de l’époque.

Toutefois, n’ayant pas de recette détaillée, ils durent improviser pour créer la Tutankhamun Ale

La recette finale donne une bière titrant à 6°, brassée à base d’amidonnier et aromatisée à la coriandre et au genièvre. Les personnes qui ont pu la goûter décrivent une couleur dorée trouble et un goût fruité et sucré, mais aussi épicé et astringent, avec une finale sèche.

Ce brassin unique a été embouteillé dans 1 000 bouteilles de 50 cl. La toute première bouteille fut vendue environ 5 000 £ et les suivantes 50 £. Plus tard, des bouteilles ont été revendues 500 $ aux enchères.

Une bière chère est-elle forcément de meilleure qualité ?

Comme dans de nombreux cas, un prix élevé n’est pas nécessairement synonyme de meilleure qualité. 

Certaines bières abordables sont excellentes alors que d’autres, plus onéreuses, sont assez banales. En effet, certaines brasseries maîtrisant parfaitement les techniques de marketing parviennent à vendre leurs bières plus chères que leurs concurrents, à qualité égale.

En outre, si une bière est bien exécutée, seuls les consommateurs les plus avertis sauront faire la distinction entre deux bières du même style vendues à des prix très différents. Ils pourront en effet ressentir des nuances dans le corps de la bière ou déceler des notes subtiles d’une épice ou d’un aromate.

Lors de dégustations à l’aveugle, il est d’ailleurs parfois compliqué de distinguer deux bières aux prix très différents.

Toutefois, certaines brasseries favorisent des ingrédients de qualité, le temps long, et ont perfectionné leur maîtrise de l’art du brassage. De ce fait, leurs bières sont donc à la fois plus chères et meilleures que d’autres bières artisanales ou industrielles.

Finalement, le meilleur moyen de consommer de la bonne bière à moindre coût (et avec modération), c’est probablement de la brasser soi-même !

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