L'Autobrasseur, la boisson d'époque qui connaît une seconde jeunesse

Copie de l’article paru dans L’Avenir de l’Artois le 26 juin 2014, intitulé « L’Autobrasseur, la boisson d’époque qui connaît une seconde jeunesse ».

L’Avenir de l'Artois, le 26 juin 2014, revient sur l’histoire de l’Autobrasseur et regarde vers l’avenir se dessinant pour la boisson et l’entreprise, à l’heure de la relève.

Les Lensois pure souche doivent bien connaître cette boisson. L'Autobrasseur, la boisson à faire soi-même, est toujours fabriquée à Lens, route de Loison.

Lancée en janvier 1920, date de dépôt de la marque, l'entreprise va tourner une page de son histoire.

Cette fameuse boisson, à base de houblon, d'orge, de chicorée et de graines de coriandre, n'est pas une bière. « Boisson ménagère » d'après les buvards de l'époque, les flyers dirions-nous aujourd'hui, l'Autobrasseur est une « boisson de ménage, avec le goût de la bière, mais sans être une bière », explique Jean-Pierre Benoît, époux de l'actuelle dirigeante.

Ce qui la différencie de la bière, c'est son degré d'alcool. « Ce qui fait la valeur de la bière, c'est son degré d'alcool. Mais, l'Autobrasseur, avec la fermentation, ça ne dépasse pas un degré ! »

L'entreprise est, depuis ce temps-là, restée dans la famille de son créateur, Ludovic Willay, qui était aussi pharmacien à Lens. Il était installé place du Cantin.

« Il avait plusieurs activités, comme de l'ardoiserie, il était aussi exploitant de bois des mines. »

Aujourd'hui, ils ne sont plus que deux à travailler à la réalisation de l'Autobrasseur, mais entre les guerres, deux équipes de seize personnes se relayaient pour assurer les commandes.

Pharmacies, épiceries, les points de ventes étaient plus nombreux, et la consommation dans la région était certainement à son apogée.

« Il y a quarante ans, on vendait encore 30 000 paquets par an. On en est à 5 000 ou 6 000 de nos jours. »

Dans les locaux de l'entreprise, tout est d'origine : les machines sont de fabrication allemande, elles ont résisté au temps. Leur taille, leur bruit, en font des machines rares.

Certaines étapes se font toujours à la main, comme l'ajout du houblon dans le paquet contenant déjà chicorée, coriandre et orge.

Un avenir qui se dessine

Mais l'Autobrasseur, ce n'est pas que cette fameuse boisson, que l'on retrouve aujourd'hui en grande surface.

Ce sont aussi des préparations, comme la Reinette ou la Frênette, pour réaliser soi-même des litres et des litres de boissons rafraîchissantes, à base de pommes pour la Reinette ou de feuilles de frênes pour la Frénette.

« C'est l'un de nos concurrents qui, à sa retraite, nous a proposé de reprendre son affaire, complémentaire de la nôtre. C'était il y a 25 ans. »

Sort aussi de cet atelier hors du temps un petit sachet contenant une poudre pour faire des flans, des crèmes… Les fameux sachets Eski's, « pudding powder ».

Aujourd'hui, à l'heure où le fait maison revient, des produits comme l'Autobrasseur retrouvent une seconde jeunesse.

D'autant qu'au sein de l'entreprise, la relève est là. Paul Lamendin, petit-neveu de Jean-Pierre, est en train de reprendre l'Autobrasseur.

À 26 ans, il va apporter une touche de modernité au produit, le remettre en avant et se lancer sur Internet.

« J'ai des idées pour améliorer l'entreprise, comme des kits de préparation de bière. On va lancer un site internet aussi, pour les commandes. Et je compte aller faire le tour des commerçants locaux, pour refaire parler de l'Autobrasseur. »

Oublié un temps, l'Autobrasseur a encore de beaux jours devant lui. Économique, rafraîchissant et écologique, il n'a que des avantages !

Quelques repères

  • 1920 : Ludovic Willay dépose la marque Autobrasseur.
  • L’Autobrasseur est repris par Paul Lamendin père, qui transmet à son tour l’entreprise à son fils Paul Lamendin.
  • En 1970, Jean-Pierre Benoit reprend la direction jusqu'en juillet 2014. C’est alors que Paul Lamendin, petit-fils de Paul Lamendin, lui succède.

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